La Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, dans le communiqué final (http://bit.ly/2dGbQQz) de sa session extraordinaire du 12 septembre 2015 à Dakar, au Sénégal, après avoir “examiné le rôle et le fonctionnement des commissions électorales indépendantes dans l’organisation des élections dans la région”, a “… instruit la Commission [de la CEDEAO] de procéder à une évaluation critique de l’ensemble des organes chargés des processus électoraux et lui faire un rapport à une prochaine session.”
De ce qui précède, le moins que l’on puisse dire est que les chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO commencent à se poser des questions sur la contribution réelle des commissions électorales indépendantes à la gestion des processus électoraux dans la région. A notre humble avis, si l’on veut vraiment qu’elle contribue à l’enracinement de la démocratie en Afrique de l’Ouest, il est important que l’évaluation critique des organes en charge de la gestion des processus électoraux souhaitée par la Conférence de la CEDEAO prenne en compte tous les aspects de la question ou, à tout le moins, les aspects essentiels.
Même si les chefs d’Etat de la CEDEAO souhaitent l’évaluation de l’ensemble des organes chargés des processus électoraux, la présente réflexion porte uniquement sur les commissions électorales indépendantes. D’autres réflexions viendront par la suite sur les autres organes qui, selon les pays, sont également impliqués dans la gestion des élections en Afrique de l’Ouest.
La réflexion actuelle vise à partager certains éléments, fruits d’une observation attentive des processus électoraux dans la région au cours des vingt dernières années, dont on devrait tenir compte pour une évaluation pertinente telle que souhaitée par la conférence de la CEDEAO. Ces éléments portent sur trois aspects.